Qui suis-je ?
Le numérique grâce à ma grand-mère !
Je me suis intéressée au métier de biographe il y a une quinzaine d’années, à mon arrivée au Mans, après quelques années à Antibes où je travaillais comme documentaliste.
Comment suis-je arrivée à m’intéresser au métier de biographe ?
La vision « simpliste » du métier « écouter les gens et écrire » me faisait rêver ! J’ai contacté quelques biographes et plusieurs d’entre eux m’ont conseillés de m’entraîner avec un proche. Ce fut l’occasion pour moi de passer du temps avec ma grand-mère et de l’interroger sur sa vie, dure et passionnante, de teinturière et gérante de bar.
Armée de mon dictaphone et de mon plus beau cahier, je suis allée plusieurs fois la voir pour que nous puissions échanger et trier ses photos, autour d’un café ou d’un apéro, dans sa petite maison du bord de mer. J’ai retranscrit ce qu’elle m’a raconté en organisant son récit, en intégrant des photos, puis j’ai imprimé un petit livre avec une belle photo d’elle en couverture pour lui offrir, ainsi qu’à ses deux filles.
J’étais fière d’avoir fait ce livre et d’avoir pu l’écouter pour que ses souvenirs et anecdotes ne disparaissent pas avec elle.
A cette époque j’ai deux filles en bas âge, une maison en plein travaux et j’abandonne l’idée d’être biographe pour celle, plus stable, de chargée de projet à l’université. Contre toute attente ce poste qui mêle documentation et numérique me passionne et m’ouvre les portes de l’université, du concours, d’un poste de formatrice puis de responsable de formation des étudiants aux compétences transversales à l’université de Toulouse…Une quinzaine d’années ce sont écoulées, très épanouissantes professionnellement.
Fin 2024, ma grand-mère décède à l’âge de 101 ans. Je réécoute sa voix toujours enregistrée sur le dictaphone utilisé pour faire sa biographie quinze ans auparavant. La réentendre fait disparaître la dernière image d’elle, cadavérique et mutique sur son lit d’EHPAD. Je suis transportée dans sa maison, elle est en face de moi dans sa belle robe noire, dans son salon où plane une odeur de Chanel n°5 et de fumée de cigarette.
Début 2025 je décide d’explorer de nouveau le métier de biographe avec une solution numérique permettant de mettre la voix de la personne, ou des vidéos, afin que tous ceux qui souhaitent faire leur biographie transmettent des souvenirs mais aussi leur voix, leur intonation, leur incarnation !
Pourquoi « l’île des souvenirs » ?
Comme toute personne souhaitant créer son activité, le choix du nom est un vrai casse-tête ! Finalement je suis très contente de ce nom qui résume assez bien ce que je veux proposer : une île comme un refuge, un espace bienveillant et confidentiel, dédié à celles et ceux qui souhaitent faire vivre leurs souvenirs passés et présents. Sur cette île, avec moi, on prend le temps pour écouter, se souvenir et écrire.
Devenir biographe : de la passion et des compétences
ECRIRE :
Depuis toujours, écrire fait partie de ma vie. J’ai rempli des carnets et des cahiers, au fil des années, pour garder une trace de ce qui compte. J’y ai consigné les petites phrases de mes filles, leurs gestes, leurs histoires, de leur naissance à leurs vingt ans. J’ai noté des débuts de récits, des bribes de souvenirs… Avec la biographie de ma grand-mère j’ai relevé le challenge de rédiger un récit dans son ensemble tout en restant fidèle à sa façon de raconter les choses pour garder ce qu’elle était vraiment.
Pour votre biographie je veux rester au plus près de votre voix et de votre ton, pour que ceux qui ouvrent votre biographie vous voient, tout simplement !
ACCOMPAGNER :
Dans mon précédent métier j’ai « accompagné » des enseignants dans leurs pratiques pédagogiques, des étudiants pour qu’ils développent leurs compétences transversales et mes collègues pour qu’ils gagnent en autonomie et améliorent leurs pratiques professionnelles.
Dans mon activité de biographe, l’accompagnement me semble primordial pour bien vous écouter et vous guider vers ce pour quoi vous faites appel à moi, dans ce projet fort en émotion, en faisant ensemble et pas à pas.
SUIVRE UN PROJET :
Pendant de nombreuses années, j’ai travaillé dans des bibliothèques, lieux de mémoire, d’écoute et de transmission. Dans ces lieux où j’ai rencontré plein de gens formidables, j’ai été responsable d’un service de formation et cheffe de projet.
Quel plaisir de mettre en place des formations, de les animer et de les partager avec les étudiants ! Cette passion pour la formation et la pédagogie nourrit aujourd’hui les ateliers que j’anime autour de l’autobiographie numérique et du journal intime. Dans ces ateliers je transmets des méthodes, j’encourage, j’accompagne chacun dans ses souvenirs passés et présents.
Quand on s’occupe d’un service de formation, tout est « projet »…Cela me permet aussi d’avoir une facilité à structurer, organiser, anticiper — des qualités essentielles pour vous accompagner dans votre récit de vie du premier mot jusqu’à sa mise en forme finale !
APPRENDRE :
Je crois que c’est mon moteur principal, apprendre de nouvelles choses, relever de nouveaux challenges !
Pour devenir biographe j’ai suivi la formation très complète et passionnante « Devenir biographe » de Plume Académie*, complétée par une formation à la création d’entreprise. J’ai aussi lu de nombreux livres et articles, dont voici quelques références ci-dessous (défaut professionnel des documentalistes !).
Quelques références interessantes...
METIER DE BIOGRAPHE :
Alcino J.Silva, L’anatomie du souvenir, Cerveau et Psycho, Septembre 2017, n°91
Barlow Michel, Ecrire l’histoire de sa vie. Lyon : Chronique sociale, 2016, 140 p.
Cléach Michèle et Tranier-Brard Delphine, Devenir biographe : Prêter sa plume pour écrire la vie des autres. Lyon : Chronique sociale, 2020, 239 p.
Picard Laurence, Eustache Francis et Piolino Pascale, De la mémoire épisodique à la mémoire autobiographique : approche développementale, L’année psychologique, 2009/2, volume 109, p 197-236.
Ramos Elsa, Un anthropologue dans ma famille : Menez une enquête dont vos grands-parents sont les héros. Paris : Buchet Chastel, 2024, 285 p.
Robson David, Raconter sa vie pour mieux la comprendre, Cerveau et Psycho, Juillet-août 2023, n°156
Stachak Faly, L’art d’écrire son autobiographie en 300 propositions d’écriture. Paris : Eyrolles, 2023, 151 p.
L’écriture autobiographique : Une quête expérientielle transformative, M@GM@ : Revue internationale en sciences humaines et sociales, n°2-2022, volume 20.
JOURNAL INTIME :
Amblard Odile et De Givenchy Pierre, J’écris mon journal intime. Paris : De la Martinière jeunesse, 1997, 101 p.
Braud Michel, Le journal intime est-il un récit ? Poetique, 2009/4, n° 160, p 387-396
Brunel Marie-Lise, Parler de soi ou écrire sur soi : effets de ces deux procédés sur le concept de soi chez les adolescents, Santé mentale au Québec, novembre 1986-2, volume 11.
Lachaux Jean-Philippe, Ecriture au stylo, cerveau synchro, Cerveau et Psycho, Mai 2024, n°165
Blog du site internet « Journalyste » : https://journalyste.com/category/blog/
Bienvenue sur l’île des souvenirs.